Alzheimer
Aujourd’hui en France, plus de 850 000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée, elles sont plus de 200 000 personnes touchées par la maladie de Parkinson et plus de 100 000 personnes touchées par la sclérose en plaques. Et si la sophrologie pouvait freiner l'évolution des symptômes ?
C'est la question à laquelle répond Nelly Sebon, orthophoniste et sophrologue caycédienne, fondatrice et présidente de l'Association Sophr'Al.
Qu'est-ce que la sophrologie ?
La sophrologie a été créée dans les années 60 par le Dr Alfonso Caycedo, spécialiste en neuropsychiatrie. Il utilise alors une approche résolument médicale qui a comme objectif d'améliorer la qualité de vie de ses patients. Fondée sur l'observation et l'étude de la conscience, de la perception corporelle et de l'activation du corps et de l'esprit, elle contribue à développer sérénité et mieux-être.
Suite à des pratiques parfois très éloignées de sa conception initiale, le Dr Caycedo dépose en 1992 le terme de "Sophrologie Caycédienne" pour bien différencier sa méthode.
La sophrologie dans l'accompagnement des maladies neurodégénératives
Il y a quelques années, Nelly Sebon, orthophoniste et sophrologue caycédienne, a adapté la méthode Caycedo à l’attention de patients atteints de maladies neurodégénératives. En est née l'association Sophr'Al, qui propose "des adaptations de la méthode Caycedo en lien avec ma réalité de clinique et des avancées des neurosciences". 1
Selon elle, les résultats obtenus sont prometteurs : stimulation des capacités résiduelles des aidés (troubles comportementaux, capacités attentionnelles…), stimulation des capacités de bientraitance des aidants. .. Autant de bénéfices qui permettent des progrès dans l'accompagnement des maladies neurodégénératives.
La sophrologie pour accompagner le traitement d'Alzheimer
Les malades d' Alzheimer sont dans un état émotionnel très compliqué, ils se perdent, ont un rapport à l'espace et au temps difficile… A travers les exercices de sophrologie, on va donc d'abord les libérer du stress et stimuler l'attention, réactiver la pensée, travailler sur l'image, sur un sens, se réapproprier son corps avant d'aborder les différentes techniques de stimulation des capacités mnésiques, résiduelles, de concentration".
La sophrologie pour accompagner le traitement de Parkinson
Selon Sofrocay ® (l'Académie Internationale de Sophrologie Caycédienne), la stimulation des malades atteints d'une pathologie neurologique (qu'elle soit dégénérative ou non, comme les AVC par exemple) par la sophrologie favoriserait la plasticité neuronale, ce que confirment neuropsychiatres, neurologues, orthophonistes et sophrologues : "quand on évoque Parkinson, les gens pensent tout de suite tremblements mais il y a aussi un problème d'équilibre, des troubles hallucinatoires, visuels, de l'articulation, du langage, de l'écriture… Avec la sophrologie, on travaille beaucoup sur la posture corporelle, l'ancrage au sol. Et dans la rééducation post-AVC, les progrès sont beaucoup plus rapides chez les patients bénéficiant d'un accompagnent sophrologique.
La sophrologie pour accompagner les aidants
Les recherches ont démontré que le stress chronique occasionné par l'environnement des malades d'Alzheimer et maladies apparentées était en partie responsable de la dégénérescence neuronale et des lésions de la protéine Tau. Or, "si le malade a face à lui un aidant épuisé, en colère et sans cesse dans le reproche et la critique, le taux de cortisol engendré par le stress de cette situation ne peut que précipiter l'aggravation de son état, tandis qu'un aidant patient et compréhensif diminuera cette exposition au facteur stress du patient ", explique Nelly Sebon.
Il est donc aussi essentiel d'aider le patient que ses proches les plus sollicités et les plus exposés, afin qu'ils puissent aborder le plus sereinement possible cette maladie très compliquée. Il est primordial qu'ils apprennent non seulement à gérer leurs émotions afin de rester dans la bientraitance des personnes atteintes mais surtout qu'ils ne s'épuisent pas et ne s'oublient eux-mêmes.
"Lorsqu'ils sont désemparés par les réactions ou les paroles du malade, il faut alors leur faire prendre conscience qu'ils n'ont pas la personne qu'ils connaissent en face d'eux, mais une personne malade qui n'est pas consciente ", explique l'orthophoniste sophrologue. D'ailleurs, "le lien à l'autre s'étiole et disparaît très vite et le malade est souvent dans la non reconnaissance de son aidant, de sa famille. Mais avant et après la séance, on observe un lien d'amour renoué avec l'aidant".
Sources :
Dossier de presse "La Sophrologie Caycédienne ®", Sofrocay (accessible en ligne)
Interview de Nelly Sebon, Nelly Sebon, orthophoniste et sophrologue caycédienne, fondatrice et présidente de l'Association Sophr'Al, le 21 juin 2013.
Doctissimo Dr Jésus Cardenas
Hélène DRALEZ - Sophrologue et Psychopraticienne - Nantes